BRILLAC est une très ancienne localité dont le nom dérive de celui d’un personnage d’origine grecque BERYLLIUS (en latin BERULLIUS) suivi du suffixe « acum » qui marque la localisation d’où BERULLIACUM (le domaine de BERULLIUS) qui a donné BRILLAC.
Au cours des siècles, on trouve d’autres graphies BRILHAC ou BRILLAT. Dans la région, quelques familles portent ce nom. De cette époque restent les vestiges d’une voie romaine qui suivait le tracé de la Rue Ferrade et franchissait l’ISSOIRE soit au PONT BINOT soit aux « Pierres de GATINE ».
Le château dont on peut voir quelques restes depuis la place des Anciens Fossés est très ancien. On raconte qu’en 893, EBLES 1er comte de POITIERS et duc de GUYENNE vint mettre le siège sous les murs de BRILLAC. Il y fut tué par un trait lancé du haut du château. On dit aussi que des rescapés de l’armée sarrasine en déroute après la bataille de POITIERS (732) furent défaits près du PONT BINOT. Mais les documents manquent pour que ces faits soient tenus pour certains. Le château aurait été démoli, peut-être au cours des guerres de religion, par des troupes commandées par le sire de SAUVEBOEUF agissant sur ordre du roi. Il fut définitivement démantelé et vendu comme bien national au moment de la Révolution.
L’église date du XIIIème siècle. Elle était autrefois dédiée à St Pierre es liens et à St Mélise. Maintenant elle n’a plus que St Pierre comme patron. C’était au Moyen-Age une collégiale de 12 chanoines dont l’un était curé de la paroisse. Elle dépendait du chapitre de DOAT en BASSE MARCHE. Au village des HAUTES MESURES, un couvent abritait en 1180 une centaine de religieuses. Il fut détruit par un incendie peu avant 1700. Il n’en reste rien. On notait également trois chapelles rurales sises à LA VILATTE, MALANGIN et AUNAC. Il existait aussi une maladrerie dont on ignore l’emplacement (peut-être à la CROIX des MALADIES ?).
La fête de LA TRINITE (dernier dimanche de juin) donnait lieu à d’importantes processions attirant plusieurs milliers de pèlerins et à une grande frairie qui était encore à la fin du XIXème siècle la plus importante de la CHARENTE.
Les foires aux bœufs mises en place par le maréchal de SENNECTERRE amenaient chaque mois, sur la commune, des foules nombreuses.
La population était de l’ordre de 1600 habitants au début de la Révolution. Le pic fut atteint en 1846 avec 1680 personnes. Puis la chute devint inéluctable 1600 en 1886, 1537 en 1911, 1318 en 1921, 1205 en 1936, 1054 en 1954, 953 en 1962. A l’heure actuelle, elle est de l’ordre de 650 habitants. La guerre 1914-1918 fut particulièrement meurtrière coûtant la vie à 64 jeunes. Celle de 1939-1945 entraîna la disparition de 5 combattants. C’est au cours de cette guerre, dans la nuit du 22 au 23 juillet 1944, qu’un bombardier britannique qui venait de parachuter des armes pour le maquis s’écrasa lors de son retour près du hameau de CHEZ NIVARD à 4 km du bourg. L’accident causa la mort des 6 occupants (2 anglais et 4 canadiens) qui sont enterrés au cimetière de BRILLAC.
Texte de Mr Denis BERNARD